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Ateliers DIY

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Avantages :

Parce que l’autonomie contraceptive ne devrait pas dépendre d’une autorisation médicale, d’un brevet verrouillé ou d’un produit sous clef. Faire soi-même son swatch ou son jockstrap, c’est refuser que le droit d’expérimenter sur son propre corps soit réservé à une élite technoscientifique masculine. Le DIY, c’est un geste technique, mais surtout un geste politique.

Est-ce dangereux ? Ce qui l’est, c’est de croire que les gens n’ont ni la capacité de comprendre, ni le droit d’essayer. Nos ateliers visent à transmettre des savoirs, à outiller la prudence, à renforcer l’écoute de soi. Faire soi-même, ce n’est pas faire n’importe comment. C’est faire autrement, collectivement, avec sens.

Est-ce légal ? Oui. L’auto-expérimentation n’est pas interdite. Distribuer gratuitement des objets non certifiés, tant qu’on les présente pour ce qu’ils sont (expérimentaux, sans allégation médicale), ne l’est pas non plus. Ce qui est interdit : copier l’Andro-switch sans licence et le vendre même de manière détournée par une participation financière à l’atelier, mentir sur la finalité, mettre en danger sciemment.

Notre position est claire : ni clandestinité, ni industrialisation. Juste du soin, du partage, de la vigilance entre pairs. Nous avons participé activement à tous les outils open source et tous les développements DIY depuis 2017.

Et le brevet ? Ce n’est pas une barrière, c’est un outil de protection. Il empêche les récupérations industrielles et garantit une maîtrise éthique de la diffusion. Il est accessible en lecture, ouvert à la licence, compatible avec une dynamique coopérative. Un outil défensif au service d’un commun technique sous veille politique.

Et face aux copies sans respect ? Ce n’est pas le fait de s’inspirer qu’on critique, mais l’effacement de l’origine, le détournement du sens, l’instrumentalisation militante à des fins privées. Notre réponse n’est pas punitive, elle est structurante : documenter, nommer, transmettre.

En résumé : Le DIY, c’est reprendre la main sur sa contraception, partager du savoir entre pairs, et inscrire son geste dans une histoire de luttes pour la souveraineté corporelle, la justice reproductive, et la coopération technologique. Faire soi-même, ce n’est pas s’isoler. C’est résister avec soin.

Biais toxiques actuels

Le boys’ club progressiste : ici c’est safe, mais entre nous. Atelier rempli de mecs cools, gentils, barbus, souvent blancs, souvent diplômés, parfois wokisés, mais toujours entre eux. Les autres ? Spectatrices, invitées, applaudisseuses ou marginalisées. Le patriarcat version open source.

La dictature du matos et des paillettes : t’as pas une chambre à vide ? Tu fais du DIY de pauvre. Hiérarchisation des pratiques selon l’outillage : imprimantes 3D sophistiquées, chambre à vide, etc. Le faire devient une performance technique, pas une reprise de pouvoir. Les savoir-faire modestes, textiles, artisanaux ? Méprisés.

L’esthétique viriliste hipster : si ton jockstrap n’est pas noir, mat et moulant, t’as rien compris. Valorisation d’un style « brut mais design », proche du néo-tech minimaliste. L’inclusivité est dans les mots, mais l’imaginaire visuel reste cis, sec, et élitiste. Là où il devrait y avoir du rose, du mou, du queer et du doute, il y a du logo, du graphène et du branding discret.

Le techno-pédagogisme étouffant : bien sûr que tu peux participer… si tu parles notre langage. Tu poses une question naïve ? Réponse de 20 minutes avec schéma, jargon, et condescendance bienveillante. Tout est “partage de savoirs”, sauf le pouvoir d’orienter le projet, de nommer les problèmes, ou de poser des limites collectives.

Le capital symbolique du mec déconstruit : je parle d’andrologie, je déconstruis mes couilles, je suis un allié. Il parle de masculinité non-violente, de contraception partagée… mais c’est toujours lui le centre. Il a un compte Insta, il donne des ateliers, il cite Foucault. Il ne laisse aucune place réelle aux autres masculinités, aux femmes, aux trans, aux précaires.

L’invisibilisation totale du care : l’atelier commence à 19h. Les gants sont propres, la table est mise. Magie. Qui nettoie, prépare, range, accueille, écoute les malaises, gère l’après ? Personne ne le voit, car ce travail est toujours rendu invisible, pris pour acquis, ou dévalorisé. Le DIY sans care est un espace toxique, même s’il sent bon l’utopie.

La startupisation du commun : on fait un projet open source, mais en fait je lève des fonds avec. Le projet est présenté comme horizontal, éthique, partagé. En coulisses, levée de fonds, dépôt de marque, passage en SAS, prise de parole solo dans les médias. Le “commun” est une vitrine, le projet un ascenseur social… tout en volant le travail des autres.

L’entre-soi militant douillet : on est entre personnes safe, donc on n’a plus à se remettre en question. Gentrification politique : militantisme middle class, codé, très formé, très formalisé. Les “non formés” ? Les “maladroits” ? Les “bordéliques” ? Exclus par la bienveillance glacée. Pas de place pour les erreurs, pour la fatigue, pour la rage non balisée.

Le culte de l’objet, au lieu du processus : regarde ce que j’ai fait. (Mais regarde pas comment j’y suis arrivé.) On montre le prototype, la photo finale, le moment Instagrammable. Pas le découragement, l’embrouille, le dégoût de soi, les compromis, les doutes. Le politique disparaît derrière la démonstration de résultat.

La duplicité éthique : bien sûr, je m’inspire. Mais c’est moi qui le rends visible. Appropriation douce : copier une méthode, reprendre un outil, reformater une fiche, tout en évitant systématiquement de créditer, relier, redistribuer. C’est pas “voler”. C’est “consolider”. En langage normal : c’est du pillage habillé en partenariat imaginaire.

Ce que ça produit : des milieux excluants. Une esthétique de surface. Une reproduction des hiérarchies qu’on prétend démonter.

Ce qu’on peut faire : revenir à l’éthique du faire pour se libérer, pas du faire pour se montrer. Créer des espaces où l’invitation n’est pas que décorative. Documenter les coulisses, pas que les jolies finitions. Distribuer le pouvoir, pas seulement les outils.



Avertissement : Les informations fournies dans cette FAQ sont basées sur des témoignages d’utilisateurs et sont uniquement à des fins d’information générale. Elles ne constituent pas un avis médical, un diagnostic ou un traitement professionnel. Nous ne sommes pas des médecins. Consultez toujours un professionnel de santé qualifié pour obtenir des conseils médicaux personnalisés et appropriés. Nous déclinons toute responsabilité pour toute conséquence découlant de l’utilisation des informations fournies dans cette FAQ. Nous envoyer un mail.

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